Le serpent, divinité ou engeance diabolique?
- Gaëlle Gaudron
- 8 avr.
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 avr.
De l'antiquité à nos jours, le serpent à toujours été présent et est l'un des symboles les plus puissants de l'histoire de l'humanité. Le serpent est représenté dans toutes les cultures.
Cet articles est fait de nombreuses recherches personnelles, il survole les traditions, les mythes et les légendes à travers le monde. il est incomplet et ne parle pas de TOUS les cultes ou religions. Le sujet est tellement vaste qu'un article à lui seul ne peux ni ne suffit à retranscrire complètement la place qu'incarnait le serpent dans chaque culte. Cependant, toute les informations ont été vérifiées, et peuvent vous donner envie d'en savoir plus! Alors bonne lecture à vous :)
Symbole de fertilité, esprit lié à la terre, tantôt divinité protectrice associée à la renaissance et à la sagesse, tantôt symbole de mort et de mal... Nous allons faire un petit tour de tout ça ensemble!
Chez les Celtes, et les peuples germaniques avant eux, le serpent est une créature mystique. Il est considéré comme le gardien de l'au-delà.
Il symbolise la fécondation humaine et l'équilibre entre le pouvoir féminin et le masculin, complémentaire pour donner la vie. La divinité Cernunnos est représenté tenant un serpent, reliant ainsi le serpent à sa force de création, de fertilité et d'équilibre.

Une légende celte raconte, que chaque année, vers Imbolc ( fête païenne célébrant la fin de l'hiver, "jour de la lumière") les serpents crachait une pierre qu'ils gardait sous leurs langues. Cette pierre semblable à un diamant serait capable d'étancher la soif et la faim si on la léchait. Mais si on l'avale, alors on se retrouve transformer en dragon.
En alchimie, le serpent apparait sous la forme de l'Ouroboros.

En alchimie, l'ouroboros est un sceau purificateur. Il symbolise en effet l'éternelle unité de toutes choses, incarnant le cycle de la vie (naissance) et la mort. On doit à Zosime de Panopolis, le premier grand alchimiste gréco-égyptien (vers 300), la fameuse formule :
« Un est le Tout, par lui le Tout et vers lui retourne le Tout ; et si l'Un ne contient pas le Tout, le Tout n'est rien (Ἓν τὸ πᾶν καὶ δι’ αὐτοῦ τὸ πᾶν καὶ εἰς αὐτὸ τὸ πᾶν καὶ εἰ μὴ ἒχοι τὸ πᾶν οὐδέν ἐστιν τὸ πᾶν).
Un est le serpent l'ouroboros, le serpent qui mord sa queue. Cette formule est accompagnée du diagramme de l'ouroboros. En alchimie, l'ouroboros est un sceau purificateur. Il symbolise en effet l'éternelle unité de toutes choses, incarnant le cycle de la vie (naissance) et la mort.
En Egypte, Le serpent apparait à l'origine de la mythologie expliquant la création du monde. Sur une fresque de la XXIème dynastie (Papyrus « De Herub »), on voit un serpent qui se mord la queue : c'est l'Ouroboros. Que signifie ce symbole ? Le serpent qui se mord la queue est l'emblème du monde, ou plus exactement de la perpétuelle rénovation de la nature. On trouve dans le premier livre des hiéroglyphes d'Horapollon :
« Quand les égyptiens veulent représenter le monde, ils peignent un serpent qui mord sa queue. Chaque année cet animal se dépouille et perd sa vieillesse, de même, dans le monde, chaque période annuelle rajeunit en opérant un changement ». dans l’Égypte antique, l’uraeus est le dieu serpent qui protège le pharaon et orne sa coiffe tandis qu’Apophis est le serpent géant, représentant des forces du chaos et qui tente, chaque nuit, d’attaquer la barque de Rê.
L'hindouisme s'associe à plusieurs animaux qui sont mentionnés plusieurs fois dans les différentes écritures de la mythologie. Certains de ces animaux sont les Vāhanas (véhicules) de dieux différents et d'autres sont vénérés exclusivement en raison de légendes qui leur sont associées. C'est le cas pour le serpent. Les serpents ont été vénérés par les hindous depuis l'âge Védique. Les serpents ont encore une signification religieuse spéciale dans la culture hindoue. Il évoque à la fois le sentiment d’admiration et de peur. Même aujourd’hui, tuer un serpent est un tabou et un acte qui porte malheur. Ici un article très intéressants sur la signification du serpent dans l'hindouisme.
En Chine, le serpent est un animal symbolique qui se rencontre dès les premiers témoignages de l’art et de l’écriture chinois et continue de marquer la culture aujourd’hui. Dans la mythologie chinoise, qu’on connaît à travers le Livre des monts et des mers (Shanhaijing), avec le mythe de Fu Xi et Nü Wa, deux personnages à tête d’humain et corps de serpent qui sont entrelacés et sont à l’origine de la civilisation et de l’humanité.
le serpent est un animal situé entre deux mondes, qui incarne la transformation, la force de la vie, la fertilité et la prospérité. C’est pourquoi on lui rend un culte dans toute l’Asie orientale. Dans le zodiaque chinois, il se situe juste après le signe du Dragon et est perçu comme un "petit dragon". Nous sommes d'ailleurs, en cette année 2025 dans l'année du serpent! Qui est notre signe à Mathieu et moi (coucou les 1989!).
Un article publié sur le site du Gouvernement mexicain à l'occasion de la journée mondiale du serpent "Día Mundial de la Serpiente" nous apprend:
"Pour les Mayas, il s'agissait de la divinité connue sous le nom de Kukulkan, « Serpent à plumes », tandis que les Aztèques l'appelaient Quetzalcoatl. Les anciens Mexicains ont intégré l'ophidien dans l'îlot mythique où il est dévoré par un aigle royal, signe indubitable de l'endroit où devait être fondée la Grande Tenochtitlan, et c'est ainsi qu'il a survécu jusqu'à aujourd'hui et qu'il figure sur les armoiries nationales. « L'image la plus connue de Quetzalcoatl est peut-être celle qui le représente sous la forme d'un serpent à plumes. Dans la tradition mésoaméricaine, le serpent est associé aux pouvoirs de reproduction de la terre et à la fertilité. Le serpent est l'image même de la résurrection : chaque année, il change de peau et se régénère ".
Chez les Scandinaves, nous retrouvons Jörmungand. Qui est dans la mythologie nordique un gigantesque serpent de mer, attesté dans des poèmes scaldiques et les Eddas rédigés entre les IXe et XIIIe siècles.
Selon l’Edda de Snorri, il est le fils du dieu malin Loki et de la géante Angrboda, et le frère du loup Fenrir ainsi que de la déesse du monde des morts Hel. Peu après sa naissance, le dieu Odin jette Jörmungand dans la mer qui encercle Midgard (notre terre), puisque les prophéties racontent qu'il causera de grands dégâts chez les dieux durant le Ragnarök. Mais ce dernier grandit tellement qu'il finit par entourer le monde et se mordre la queue, d'où son autre nom, Midgardsorm, « serpent de Midgard ».

Dans plusieurs mythes, Jörmungand apparaît comme le rival du dieu Thor qu’il rencontre notamment lors d'une fameuse partie de pêche, décrite dans six textes et reproduite picturalement sur quatre pierres runiques connues. À la fin du monde prophétique, le Ragnarök, Jörmungand provoquera des raz-de-marée en surgissant des mers pour combattre les dieux aux côtés des géants. Il sera finalement tué par Thor, mais le dieu succombera à son tour après neuf pas, empoisonné par le venin du serpent.
Dans la religion Chrétienne, nous connaissons tous le passage, ou il est représenté comme le tentateur d'Eve, qu'il incite à manger le fruit défendu de la connaissance. Cependant, on le rencontre 31 fois dans 28 versets de 13 livres bibliques où il apparait tantôt tentateur, tantôt bénéfique. Mais seule la Genèse (Gen. 3:1-14), le présente droit sur ses pieds, comme un animal à part et même à l’égal d’Adam. Cet épisode de la Genèse, celui de la tentation de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, est bien connu et le serpent est traditionnellement interprété comme le tentateur par qui les malheurs du premier couple humain sont arrivés. Qu'en est -il de la représentation du serpent à notre époque? Et bien, il est toujours présent! En bien, en mal... Dans les films ou la littérature... Comme dans Le Petit Prince de St Exupéry par exemple. Ou on pourrait le voir comme une représentation de la réincarnation le serpent aide le petit prince à rejoindre sa planète en le "tuant", laissant derrière lui son enveloppe charnel. Le serpent est également représenté comme emblème de l'OMS. Il a été choisi par la Première Assemblée mondiale de la Santé en 1948. Il est composé du symbole des Nations Unies surmonté du bâton d'Asclépios (dieu grec de la médecine) autour duquel est enroulé un serpent. Le bâton d'Asclépios enroulé d'un serpent est un symbole traditionnel de la médecine et de la profession médicale.
il est intéressant de faire la différence entre le Caducée bâton du dieu Hermès et la baguette d'Esculape.
Le Caducée est le sceptre d’Hermès, un bâton lisse et ailé autour duquel deux serpents s’entrelacent Il véhiculait l’image du commerce, de l’éloquence et de la communication ainsi que de la sagesse, de la puissance et de l’autorité, et protégeait celui qui le portait. Hermès était entre autres le dieu grec des chemins, le patron des commerçants, du commerce, de l’éloquence. En tant que dieu du commerce – qui exige habileté et ruse – il était aussi le dieu du vol et du mensonge. De caractère amène, il était bienveillant à l’égard des humains. Il était également le patron des animaux, des troupeaux, des bergers et des végétaux. En tant que patron des bergers, Hermès était aussi le dieu des éléments.
Hermès accompagnait en outre les défunts dans le royaume des morts du dieu Hadès et était aussi connu comme le porteur de messages des dieux aux mortels, et donc comme porteur de nouvelles.
Aux 16e et 17e siècles, les imprimeurs choisirent le sceptre d’Hermès comme emblème : eux aussi transmettaient des messages. Le sceptre d’Hermès n’était alors qu’un simple emblème utilisé par le monde du commerce et de la communication.
Mais étant donné qu’au travers de la relation avec Hermès, le sceptre renvoyait à la mort, à la ruse et à l’opulence, de nombreux médecins (américains) refusèrent ce symbole. Des organisations telles « l’American Medical Association » optèrent pour la baguette d’Esculape. D’une manière générale, la plupart des organisations axées sur les médecins et les patients dans le monde, telle l’OMS revinrent à leur symbole « véritable et traditionnel : la baguette d’Esculape.
Mais en raison de la confusion historiquement difficile à déceler entre les deux symboles, le terme « caducée » fut appliqué aux deux et inversement.

La baguette d’Esculape est un bâton autour duquel ne s’enroule qu’un (seul) serpent (saint). Ce symbole remonte à la mythologie grecque. C’était le symbole d’Asclépios (en latin, Aesculapius), le dieu grec de la médecine.
Il y aurait encore beaucoup de chose à dire sur le serpent et sa symbolique a travers le monde, mais je m'arrête la pour cette fois! Dites moi en commentaire si cette article vous plait, ou si vous avez des anecdotes serpentesque à partager ! Au plaisir de vous lire,
Gaëlle.